Le temps de lire, comme le temps d’aimer, dilate le temps de vivre…

                                                                                                       DanielPennac

Des livres pour voyager immobile, des livres pour vivre mieux et espérer, des livres à dévorer, voilà nos souhaits pour l’année 2021 au club lecture! Oui nos lectrices et lecteurs vont bien et malgré la crise sanitaire continuent de lire et trouvent un certain réconfort dans la littérature. Nous étions ainsi plusieurs à nous « rencontrer » ce mardi 26 janvier pour échanger à propos de nos livres lors d’une téléconférence réussie.

Et voici notre sélection de livres du mois de janvier :

HISTOIRE DU FILS prix Renaudot 2020 : il faut, avec les mots de tout le monde, écrire comme personne, cette citation de Colette convient parfaitement à l’écrivaine M. Hélène Lafon qui réussit, en 170 pages seulement, à raconter une histoire de familles sur un siècle de 1908 à 2008. Nous avons beaucoup aimé son style d’écriture charnel, tout en sensations. André le fils est le personnage central de cet arbre généalogique et le fil conducteur de ce tour de siècle. Un très beau roman qui se déroule sur trois générations dans le Cantal, le Lot et Paris, un roman très précieux… (M. Pierre, Véronique)    

LES IMPATIENTES de l’écrivaine camerounaise Djaïli Amadou Amal. Françoise et Catherine ont lu avec attention ce roman Prix Goncourt des lycéens 2020 sur la condition féminine en Afrique. Nous suivons l’histoire de trois femmes dont deux sœurs marquées par la polygamie, les violences conjugales, le mariage précoce et forcé, le patriarcat et le rôle des mères qui recommandent à leurs filles la patience. La romancière sait de quoi elle parle puisqu’elle a aussi vécu un mariage forcé. Ce livre se présente peut-être plus comme un très bon documentaire qu’une grande œuvre littéraire mais il a le mérite, outre de porter le combat féministe de Djaïli Amadou Amal, de donner une visibilité internationale à un livre issu du continent africain.    

J’IRAIS NAGER DANS PLUS DE RIVIÈRES (2020) Elisabeth et Véronique ont lu ce récit de Philippe Labro. Ce journaliste, parolier de chansons, écrivain, homme de médias et réalisateur remonte le cours de sa vie, de « sa rivière», en évoquant ses rencontres importantes, ses sensations, ses découvertes, ses expériences multiples et sa vie personnelle, et en ouvrant ses carnets de notes remplis de souvenirs et de citations. Son titre est tiré d’un poème peut-être faussement attribué à J. L Borges :

Si je devais revivre ma vie

J’aimerais faire encore plus d’erreurs

J’irais cueillir plus de marguerites

J’irais grimper plus de montagnes

J’irais nager dans plus de rivières…

NE VOUS LIBÉREZ PAS, ON S’EN CHARGE (2020), une histoire très complète des féminismes de 1789 à nos jours, écrite par un collectif d’historiennes : Bibia Pavard, Florence Rochefort et Michelle Zancarini-Fournel. (Henriette)

LA FAMILLE MARTINde David Foenkinos (2020) : J’ai été enchantée par l’originalité de ce roman, en effet un écrivain en panne d’idées décide en sortant de chez lui d’aborder la première personne qu’il rencontrera en lui proposant d’être le sujet de son prochain roman. C’est ainsi qu’il tombe sur une vieille dame qui accepte et par ricochet lui fait connaître sa proche famille. Tous se prêtent au jeu et se raconter ainsi va orienter différemment leur vie et même celle de l’auteur ! (Francelyse)

UN ÉTÉ SOUS LES TILLEULS (2020), Marie-Christine a beaucoup apprécié ce roman de Jean-Paul Malaval : chaque été, la famille Dumontel se réunit chez Albin, le patriarche, dans la campagne limousine. A l’ombre des tilleuls, sous les amabilités et les bons sentiments, les rivalités percent et chacun nourrit son petit secret. Quand la belle-fille d’Albin aborde la question de l’héritage, les masques tombent et les clans se forment. Mais à la fin, Albin sortira sa pièce maîtresse!

LE PROBLÈME SPINOZA (2012) est une biographie romanesque d’Irvin Yalom que Catherine nous a présentée. En février 1941 à Amsterdam, le Reichleiter Rosenberg, chargé de confisquer les biens culturels des Juifs, fait main basse sur la bibliothèque de Spinoza. Irvin Yalom va alors bâtir un portrait croisé audacieux de ces deux hommes que tout oppose : Spinoza le philosophe hollandais juif du XVIIème siècle excommunié en 1656 de sa communauté pour théories subversives et Alfred Rosenberg à l’origine de l’idéologie nazie sur la supériorité de la race aryenne et l’antisémitisme. Un livre très bien écrit, passionnant et qui parle de philosophie de façon simple.

LA PLANÈTE DES SINGES de Pierre Boule (1963) : En 2500, trois explorateurs arrivent sur la planète Soror à trois cents années lumières de la terre. Ils commencent par rencontrer des humains dans la jungle, mais ceux-ci, revenus à un état bestial, sont incapables de communiquer et dépourvus de conscience. Puis ces explorateurs sont capturés par des singes qui, eux, communiquent entre eux de manière intelligente. En fait, ils ont reproduit un système évolué comparable au nôtre, à la différence que les rôles sont inversés : les singes ont pris le rôle des humains et les humains sont réduits au rang d’animaux. À contrario des grands films d’aventures tirés de ce livre, l’histoire est un conte philosophique souvent ironique. Par l’analyse, c’est tout notre mode de vie et notre façon de penser qui sont questionnés, une réflexion sur l’évolution de l’homme de plus en plus d’actualité. (Christian)

LE CŒUR SYNTHÉTIQUE de Chloé Delaume Prix Médicis 2020, Henriette a apprécié cette histoire traitée avec humour et autodérision: à 46 ans, Adelaïde la parisienne vient de quitter mari et confort, elle n’a jamais voulu d’enfants. C’est elle qui change de vie, alors elle n’est pas une victime. Elle a confiance en son destin, a un travail captivant dans l’édition et des amies aux profils très variés. Mais elle cherche désespérément l’amour et à 46 ans ce n’est pas si facile…    

LES FEUX DE NOËL de Marie-Bernadette Dupuy (2020), Lisel, jeune couturière promise à un grand avenir, travaille comme première main dans un atelier de confection. Malheureusement le destin va jouer contre elle. Un jour, à la suite d’une altercation avec le commis, un incendie se déclare. Bien qu’elle n’ait rien à se reprocher, Lisel est déclarée responsable du sinistre et elle est chassée. C’est le début d’une terrible descente aux enfers. Lisel, victime d’une machiavélique machination va voir sa vie basculer. Heureusement, elle pourra compter sur l’amour d’un pompier volontaire Heinrich, sur l’amitié sans faille de Sofia et sur les conseils avisés de l’insaisissable et mystérieuse Chris. (Pascal)

UNE TERRE PROMISE (2020), Régine a lu ce beau livre de mémoires de Barack Obama qu’il a écrit après son mandat de Président. À travers les chapitres, on découvre son parcours initiatique, ses ambitions personnelles, sa complicité avec Michelle son épouse, sa vie de famille qu’il essaie de préserver. C’est un beau récit qui montre la conviction profonde de Barack Obama : La démocratie n’est pas un don du ciel, mais un édifice fondé sur l’empathie et la compréhension mutuelle que nous bâtissons ensemble, jour après jour…

Les membres de notre club lecture se réuniront le mardi 16 février à 14 heures lors d’une téléconférence pour ceux qui en aiment la formule. La Nuit de la lecture de l’UTEL vendredi 22 janvier très bien orchestrée par notre ami Christian Motte et animée par des lectrices et lecteurs passionnés a été un succès et nous remercions chaleureusement tous ceux et celles qui nous ont suivis. D’ailleurs, dès maintenant, des volontaires du club lecture et de l’atelier d’écriture de l’UTEL travaillent à l’élaboration du futur Printemps des Poètes célébrant le Désir prévu en mars. Ainsi même au cœur de la tourmente, la littérature montre qu’elle est bien vivante et sait mobiliser à l’UTEL tous les amateurs des belles Lettres !

À tous, bonne lecture et à bientôt !

Véronique