ROISIN 21 mars 2019 : Un voyage réussi au pays d’Emile Verhaeren !

ROISIN 21 mars 2019

               Un voyage réussi au pays d’Emile Verhaeren !

En ce Printemps des Poètes 2019, au club lecture, nous avons voulu goûter la poésie de Verhaeren et connaître et faire connaître ce poète méconnu, venu chercher le repos et l’inspiration à Roisin au début du XXème siècle.

GENESE DU PROJET :

Notre constat:

M. Rigot (qui viendra en avril nous parler de Georges Sand) a fait il y a 2 ans une conférence sur Verlaine. Nous étions plusieurs à la fin de sa présentation à demander un voyage à Charleville-Mézières sur les traces de Rimbaud-Verlaine, ce qui s’est finalement réalisé pour un public de l’UTEL conséquent et passionné. Nous savions donc qu’il y avait des personnes à l’UTEL prêtes à se déplacer hors de Maubeuge pour suivre un sujet littéraire.

Et nous avions, proche de la frontière, un poète belge que nous connaissions peu, à part quelques-uns de ses poèmes appris à l’école autrefois.

Nous faisions des randonnées au Caillou- qui- bique en passant près des pierres où étaient gravés des poèmes de Verhaeren sans jamais prendre le temps de nous arrêter pour les lire.

Nous connaissions le site de l’Espace Muséal E. Verhaeren surtout comme parking pour nos voitures quand nous y allions pour marcher et cueillir des jonquilles…

Nos envies:

Au club lecture, certains étaient curieux de connaître davantage Emile Verhaeren, l’homme, le poète et son œuvre. Le Printemps des Poètes en mars pouvait en être l’occasion.

Nous voulions lire les poèmes gravés sur les pierres, nous voulions dire de la poésie. Nous voulions entrer dans le musée qui était ouvert depuis 2010. Enfin nous voulions connaître le lieu en entier pour nous imprégner de l’univers poétique d’Emile Verhaeren.

Nous souhaitions donc proposer une sortie littéraire sur les terres de ce poète à Roisin.

COMMENT REALISER CE PROJET?

Le club lecture a d’abord demandé l’aide logistique de la commission voyages de l’UTEL.

Une équipe mixte est allée sur place rencontrer et travailler avec M. et Mme Legrand de l’Association Mémoires de Verhaeren conservateurs du musée, des personnes passionnées et très disponibles.

Nous avons aussi sollicité le concours de membres de l’atelier écriture et de sympathisants de l’UTEL.

Ensemble, nous avons construit un voyage pour les adhérents de l’UTEL qui offrait un bain de poésie dans un écrin de verdure et qui utilisait tout le site de Roisin (musée, jardin des pierres et salle de conférence), le tout dans un esprit convivial.

Voici un exemple d’une belle réalisation inter-activités à l’UTEL qui montre que les commissions de notre association peuvent s’unir et coopérer pour mener un projet commun.

LE VOYAGE LITTERAIRE A ROISIN :

Ce bel après-midi poétique a rassemblé une trentaine de personnes de l’UTEL toutes ponctuelles et une dizaine de lectrices et lecteurs qui avaient bien travaillé leurs textes. L’après-midi s’est déroulée en 3 temps, c’était nécessaire pour saisir l’homme et le poète multiple qu’était Emile Verhaeren et son œuvre prolifique.

Dans le musée, nous avons parcouru la vie de Verhaeren; dehors dans le jardin, Christian a mené la balade poétique des pierres qui a permis de rentrer dans l’intimité du poète à Roisin et enfin nous avons partagé tous ensemble un agréable goûter tout en regardant des photos, un film champêtre et en écoutant des poèmes choisis pour évoquer la Beauté dans l’œuvre de Verhaeren (La Beauté : thème cette année du Printemps des Poètes).

Mais qui était Emile Verhaeren, aujourd’hui méconnu?

Il est né en 1855 en Belgique flamande non loin d’Anvers et pourtant il s’exprimera toujours en langue française. Il renonce à une carrière d’avocat pour se consacrer à l’écriture : D’abord la critique d’art en suivant les expositions du renouveau artistique belge, puis la poésie.

Sa poésie va suivre le cours de sa vie et ses différents états d’âme :

Une poésie naturaliste, sensuelle ou mystique au début.

Une poésie sombre et symboliste pendant sa période neurasthénique.

Une poésie amoureuse dès qu’il rencontre l’élue de son cœur Marthe Massin.

Une poésie champêtre et régionale quand il se fait chantre de la nature et de sa Flandre natale.

Une poésie sociale quand il témoigne de la révolution industrielle, de l’exode rural et de l’essor des villes et des usines.

Une poésie humaniste quand il a foi en l’homme et en un idéal européen.

Et une poésie patriotique quand éclate la guerre 14 et quand la Belgique, son pays est meurtri.

C’était un homme multiple : passeur de l’Art nouveau, conférencier, conseiller et proche du roi de Belgique, poète très connu à son époque et traduit dans toute l’Europe.

A Roisin, au lieu-dit Le caillou-qui-bique où il viendra régulièrement pendant 15 ans jusqu’en 1914, il avait trouvé un lieu de repos et d’inspiration, proche de la nature, aux côtés de sa bien-aimée et entouré d’amis européens comme Stefan Zweig.

Il meurt accidentellement en 1916 à Rouen à 61 ans, laissant une œuvre prolifique.

Merci à tous ceux qui ont organisé, animé et participé à ce beau voyage printanier sur les terres du poète Emile Verhaeren qui écrivait à propos de Roisin:

Le bon Caillou-qui-bique est une vieille terre

Qui préserve ceux qui l’aiment du sort contraire

Leur maintenant une santé faite d’un bloc

Pareille à ses chênes et pareille à son roc…

Alors n’hésitez pas à vous arrêter dans ce bel endroit, prenez le temps de lire la poésie de Verhaeren sur les pierres gravées et visitez l’Espace Muséal ouvert du 1^er week-end d’avril au 1^er week-end d’octobre. Les conservateurs passionnés M. et Mme Legrand vous y réservent un accueil très chaleureux.                                                                                    

                                                                                             Véronique