Quand il fait froid dehors, qu’il fait bon lire au coin du feu …

Nous avons accueilli dans notre club lecture en cet après-midi de novembre une toute jeune retraitée prénommée, Marie-Pierre, ce qui porte à 14 l’effectif de notre groupe. Avec elle, nous avons fait le tour des lauréats et livres primés de cette rentrée littéraire 2018 :

 

                                           LES PRIX LITTERAIRES 2018

Le Prix Nobel de Littérature : Suite à un scandale sexuel impliquant l’époux d’une académicienne suédoise, le prix a été exceptionnellement annulé pour cette année. Cependant un Prix Nobel alternatif de Littérature a été attribué à l’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé .

Le Grand Prix du Roman de l’Académie Française a été décerné à l’auteur Camille Pascal pour son roman historique : L’été des quatre rois : Juillet et Août 1830, période agitée où se succèderont sur le trône de France quatre rois…

Le Prix Fémina a récompensé Philippe Lançon, rescapé de l’attentat au journal Charlie Hebdo pour son récit-témoignage Le lambeau.

Le Prix Médicis est allé à Pierre Guyotat pour L’idiotie : L’auteur y raconte son entrée dans la vie adulte, de 18 ans à 22 ans (1958/1962).

Le Prix Goncourt a été attribué à Nicolas Mathieu pour Leurs enfants après eux ( Les étés d’Anthony dans sa ville de Lorraine sans avenir, brisée par le chômage, mais son désir d’ado est plus fort…) tandis que dans les lycées on a choisi l’écrivain David Diop pour Frère d’âme à l’occasion du Prix Goncourt des lycéens : La Grande Guerre vue par un tirailleur sénégalais.

Le Prix Renaudot a été décerné à Valérie Manteau pour Le sillon ( L’auteure superpose le quotidien chaotique de sa narratrice amoureuse à Istanbul et le parcours d’un journaliste arménien assassiné qui se battait pour la paix entre les turcs et les Arméniens) et un Prix spécial du jury a été remis de nouveau à Philippe Lançon pour Le lambeau. Le Prix Renaudot essai a récompensé Olivia de Lamberterie pour Avec toutes mes sympathies (où elle raconte son frère aimé disparu). Adeline Dieudonné pour son premier roman La vraie vie a reçu le Prix Renaudot des lycéens ( L’histoire d’une jeune fille au sein d’une famille qui dysfonctionne).

Le Prix Interrallié a été attribué à Thomas B. Reverdy pour L’Hiver du mécontentement : En Angleterre, il y a 40 ans, le parcours d’une jeune comédienne au temps des grèves générales qui aboutiront paradoxalement à la victoire de la libérale Margaret Thatcher.

Il faudra attendre janvier 2019 pour découvrir le lauréat du Prix du Roman des étudiants…

 

Et voici au club lecture, notre sélection de livres du mois de novembre :

 

LA VRAIE VIE (2018) : Premier roman primé d’une jeune écrivaine belge Alice Dieudonné. Régine raconte : Une fillette de 10 ans surdouée devient le gibier de son père, rêve d’être Marie Curie, s’éprend d’un champion de karaté et voit sa vie bouleversée quand son marchand de glaces meurt accidentellement. Elle passera par une série d’épreuves qui la feront devenir adulte. Un mélange de Stephen King et de comtesse de Ségur !

 

AVEC TOUTES MES SYMPATHIES d’Olivia de Lamberterie (2018). Cette auteure, chroniqueuse littéraire à Elle et à Télé-matin qui a perdu son frère adoré déteste l’expression faire son deuil. Et pourtant, nous expliquent Elisabeth et Marie-Pierre, en écrivant ce livre-hommage et souvenirs, Olivia de Lamberterie passe bien par toutes les étapes de ce processus mental…

 

LA PETITE FILLE DU PHARE de Christophe Ferré (2018) : Martine a lu ce roman à suspense qui se passe en Bretagne : Le temps d’une soirée dans un pub, des parents confient leur fille de 10 jours à Arthur leur grand fils de 15 ans. A leur retour, le berceau est vide sans trace d’effraction. Enquête de la gendarmerie qui n’aboutit pas. Et pourtant un mois plus tard, le bébé est retrouvé sain et sauf mais Arthur est convaincu que ce n’est pas sa petite sœur…

 

MA VIE EST UN MIRACLE de Bernadette Moriau (2018) : M. Christine qui a rencontré cette religieuse, nous parle de son livre-témoignage : Pendant 40 ans, Bernadette Moriau a vécu un lourd handicap, la maladie dite de la queue de cheval qui touche les lombaires et l’oblige à vivre avec une attelle, un corset, un neuro-stimulateur et sous morphine. Trois jours après un pèlerinage à Lourdes, entendant une voix qui lui dit d’ôter corset et attelle, elle est immédiatement guérie. Il faudra 10 ans pour que ce miracle soit reconnu. Sœur Bernadette n’avait jamais prié pour sa guérison et avoue qu’elle ne croyait pas aux miracles. Dans ce livre, elle affronte toutes les questions : Pourquoi elle ? Pourquoi pas les autres ? Son témoignage a souvent des accents de l’autre Bernadette ou de Ste Thérèse. Un livre à lire, à offrir à tous ceux qui doutent et à tous ceux qui souffrent.

 

D’OR ET DE SANG : La malédiction des Valois (2016) : La romancière Catherine Hermary-Vieille y raconte la période trouble de la fin XVIè et début XVIIè siècles quand les Valois régnaient en France sous la férule de Catherine de Médicis, mère abusive et régente ambitieuse. Henriette a dévoré ce livre, emportée par cette saga familiale sur fond d’Histoire de France où l’on est plongé dans l’horreur et les fastes d’une cour hantée par les espions, les empoisonneurs…

 

Dans un autre registre, Christian a aimé ce petit essai de Marcel Proust intitulé SUR LA LECTURE. Dans cette préface écrite en 1905, l’écrivain au style si particulier fait un bel éloge de la lecture.

 

LA CHUTE DES GEANTS ( 2010) : Patricia, qui apprécie beaucoup l’œuvre de Ken Folett, a écouté ce long roman audio de circonstance car l’action se passe aux alentours et pendant la guerre 14-18 et suit l’histoire de plusieurs personnages de différents milieux et de différentes nationalités : Anglais, Allemands, Américains, Russes.

 

LA VOIX DES VAGUES, un très beau roman de l’anglaise Jackie Copleton (pocket 2018) qu’Elisabeth a fait découvrir à Véronique : Le 9 août 1945, la deuxième bombe atomique américaine tombe sur Nagasaki. 40 ans plus tard, une octogénaire d’origine japonaise vivant aux USA reçoit la visite d’un homme de 46 ans défiguré qui se dit être son petit-fils. Elle ne peut le croire : Pour elle, sa fille et son petit-fils sont morts dans la tragédie. Cela va la faire replonger dans l’histoire de sa fille disparue et aussi dans sa propre histoire au lourd secret… Jackie Copleton qui a enseigné à Nagasaki sait si bien dans ce roman nous immerger dans la culture japonaise en commençant par exemple chaque chapitre par l’explication d’un mot-principe japonais.

 

Voyageons encore, en Inde cette fois avec MEURTRE DANS UN JARDIN INDIEN de Vikas Swarup (2008) : Henriette en parle : A travers le portrait de 6 personnages tous suspectés du même crime, l’écrivain offre un panorama sur la société indienne d’aujourd’hui et en souligne surtout les progrès et aspects prometteurs : la vitalité du pays, la manière dont chacun essaie d’améliorer sa propre existence même les plus pauvres.

 

Et maintenant deux titres qui semblent aux antipodes :

CRAINS LE PIRE (2011) de Linwood Barclay, un père enquête sur la disparition de sa fille de 17 ans. Il tentera tout, y compris se mettre en danger pour la retrouver…nous raconte Annie.

Et …BONHEUR A GOGOS (2018 pocket) de Jean-Louis Fournier apporté par Marie-Pierre. C’est un livre résolument décapant et amusant à prendre au second degré sur la tyrannie des méthodes feel good.

 

L’ETE DES QUATRE ROIS de Camille Pascal, récompensé par l’Académie Française en octobre 2018 : C’est la chronique de l’été 1830 partant des trois Glorieuses, ces journées révolutionnaires parisiennes jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe ; 23 jours où quatre rois se sont succédés sur le trône de France : Charles X, Louis XIX, Henri V et Louis-Philippe 1^er. Une pléiade de personnages historiques tous réels participent à cette épopée romancée que l’auteur Camille Pascal retrace d’une belle écriture dense, non dépourvue d’ironie. Même Chateaubriand le royaliste légitimiste y joue son rôle ! Véronique recommande ce roman à tous les férus d’Histoire et de belle plume.

 

Et puisque Chateaubriand s’invite dans ce dernier roman, le club lecture vous rappelle le Cercle Littéraire du jeudi 6 décembre après-midi consacré à ce grand écrivain précurseur du Romantisme en France. Le jeune Chateaubriand prendra vie avec Christian Motte du club lecture et une dizaine de membres de l’UTEL qui liront des extraits de ses Mémoires d’Outre-Tombe. Venez nombreux !

Le club lecture se réunira ensuite le mardi 18 décembre dans la ronde des livres.

Bonnes lectures à tous et à bientôt, Véronique