C'est l'été en Thiérache!
Taisnières en Thiérache.
Pour une superficie de 850 hectares Taisnières en Thiérache possède une population de 499 habitants "Les Taisniérois".
Son nom a pour origine "Taxo", mot issu du germanique ou du celtique, qui désigne le blaireau, sa tanière. L’expression "en Thiérache" pose problème car l’ancienne forêt de Thiérache s’étendait entre l’Oise et l’Helpe Mineure, tandis que Taisnières se trouve nettement plus au nord sur l’Helpe Majeure et aurait mérité de s’appeler Taisnières sur Helpe.
En 921, le roi Charles le Simple, à la demande des comtes Isaac et Haganon, attribue le village de Taisnières, avec toutes ses dépendances et notamment le moulin et la brasserie, aux frères de l’abbaye de Maroilles, pour leur entretien. À l’époque le village représente 30 manses, soit une population d’environ 120 à 150 habitants. Jusqu’à la Révolution Taisnières va rester sous la domination de l’abbaye de Maroilles et faire partie de la terre de Saint-Humbert avec Noyelles et Marbaix.
Au Moyen Âge, un maître et son valet se perdent dans la forêt de Sassogne, située entre Taisnières et Noyelles, d’une part, et la Sambre de l’autre. Ils retrouvent leur chemin en entendant sonner la cloche de l’église de Taisnières. En reconnaissance, le maître donne à cette église un pré avec, comme charge, l’obligation de sonner la cloche tous les jours à la tombée de la nuit. Cette charge est respectée jusqu’à la Révolution et le pré est appelé le "pré al cloque".
Les habitants supportent assez mal la domination de l’abbaye de Maroilles et ils pillent les bâtiments le 27 juillet 1789, au cours d’une véritable expédition qu’on a appelé le "vacarme de Maroilles".
L’église Saint Martin :
L’église actuelle a été reconstruite au XVIIIème siècle (1724-1760) à la suite de nombreux procès menés par les habitants contre l’abbaye de Maroilles. Au XIXème siècle sont encore visibles, sur le toit de l’église, les initiales "VDP" pour village des plaideurs que l’abbaye avait fait mettre en guise de vengeance. Les habitants de leur côté prétendent qu’il faut lire "vilain dom Paul" du nom de dom Paul Bondu receveur des biens de l’abbaye. Cependant les moines ont bien fait les choses : le clocher mesure 41 mètres de haut et le maître-autel, datant de 1783, est remarquable.
Le moulin de Taisnières :
L’existence d’un moulin sur l’Helpe Majeure est attestée à Taisnières dès 1131, dans un acte de l’évêque de Cambrai, Liétard, qui confirme à l’abbaye de Maroilles la possession du village avec l’église, la brasserie, le moulin, les prés et les cerfs des deux sexes. On peut inférer de la mise en place de nouvelles meules, en 1768, la date de l’édification du bâtiment actuel.
La mairie :
On retrouve à Taisnières le type de mairie construite pendant la monarchie de Juillet (1845), sous la forme d’une grande maison carrée de pierre et de brique, et pourvue d’un balcon selon un modèle qui existe par ailleurs à Grand Fayt, Petit Fayt, Dompierre sur Helpe, etc.
Cense de La Court :
La Cense de La Court correspond à l’exploitation agricole, la curtis, de l’abbaye de Maroilles. C’est elle qui est donnée par l’acte de Charles le Simple. Dans son état actuel, cette belle propriété comprend :
-- des bâtiments attribuables à l’abbé Simon Bosquier (1627-1635), qui y a fait figurer ses armes et sa devise en forme d’anagramme : "Mors boni quies", "la mort repos du juste",
-- et des constructions du XVIIIème siècle.
Parmi les obligations pesant sur le censier de l’abbaye se trouvait celle de recevoir une fois par an les moines pour une récréation, ce qui signifiait qu’il fallait leur fournir un repas de fête convenablement arrosé.
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