Romain Gary
De son vrai nom Roman Kacew, Romain Gary est né le 8 mai 1914 de parents russes, à Vilnius (Russe à l’époque, puis polonaise, et maintenant capitale de la Lituanie). Il se décrit, dans « La promesse de l’aube », « cosaque un peu tartare mâtiné de juif ». Il est élevé par sa mère après le départ de son père du foyer conjugal lorsqu'il était enfant, d’abord en Pologne, puis en France où il arrive à Nice, à l'âge de 14 ans. L’enfant est véritablement adulé par sa mère, qui est persuadée qu’il aura un avenir brillant. C’est la femme qui marquera le plus intensément sa vie. C’est par amour pour elle qu’il s’oblige à devenir quelqu’un et d’accomplir les rêves qu’elle a pour lui. «La promesse de l’aube » est le roman qui incarne cet amour inconditionnel de Roman pour sa mère.
Il étudie le droit à Paris. Naturalisé français en 1935, il est appelé au service militaire pour servir dans l'aviation. En 1940, il répond à l’appel du Général De Gaulle et s’engage dans les Forces Aériennes Françaises Libres, durant la Seconde Guerre mondiale, où il prends le pseudonyme de Romain Gary comme nom de résistant. Décoré commandeur de la Légion d'honneur à la fin de la guerre, il débute une carrière diplomatique qui l’amènera à Sofia, New York, Los Angeles, La Paz.
En parallèles, il écrit, en 1945, son premier roman "L’Éducation européenne", qui révèle un grand conteur au style rude et poétique. En 1948, il publie « Le grand vestiaire » et en 1952, « Les couleurs du jour ». Il reçoit le prix Goncourt en 1956 pour "Les racines du ciel". À partir de la publication de "La Promesse de l'aube", en 1960, il se consacre de plus en plus à l'écriture et quitte la diplomatie. Il écrira plus d’une trentaine de romans, récits, nouvelles, essais, dont : Lady L, Frère océan, Les mangeurs d’étoiles, Europa, Les cerfs-volants…
Désireux de surprendre et se renouveler, Romain Gary utilise, tôt dans sa carrière littéraire, des pseudonymes. Ainsi, publie-t-il "L'Homme à la colombe", sous le nom de Fosco Sinibaldi, en 1958. Dans les années 1970, il utilise à la fois les noms de Romain Gary, de Shatan Bogat et d'Emile Ajar. Il laissera un document posthume « Vie et mort d’Emile Ajar, où il révèle qu’il se cachait sous ce pseudo. Il a ainsi écrit « Gros-calin », « Pseudo », « L’angoisse du roi Salomon » et « La vie devant soi », pour lequel il obtiendra le prix Goncourt en 1975. Il est ainsi le seul écrivain à avoir obtenu deux fois le fameux prix.
Époux de l'actrice Jean Seberg (1938-1979) de 1963 à 1970, Romain Gary est aussi lié au cinéma pour la réalisation de deux films "Les Oiseaux vont mourir au Pérou" (1968) et Kill (1971) ainsi que par des adaptations de ses œuvres, telles que "Clair de femme" (Costa-Gavras, 1979) ou "La Vie devant soi" (Moshé Mizrahi). Jean Seberg se suicidera en 1979, et lui 1980, sans qu’il y ait un lien entre ces deux décès. Il était hanté par la peur de vieillir.
Son œuvre qui est le résultat d’une histoire personnelle très riche, et d’un état d’esprit révolté, offre aux lecteurs une réflexion riche et complexe sur l’âme humaine refusant la médiocrité et luttant pour garder l’espérance. Quoique son succès littéraire a, sans cesse, été remis en cause par ses pairs qui lui reprochaient ses libertés avec la langue française, il est considéré comme l’un des plus grands écrivains de la deuxième moitié du XXe siècle.
Christian Motte
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REUNION DU CLUB LECTURE 20 février 2018
Au milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été… Albert Camus
C’est ce que nous avons pu trouver au creux de nos livres en cet après-midi frileux de février.
D’abord Christian nous a raconté la vie de Romain Gary et nous a parlé du roman LA PROMESSE DE L’AUBE en ces termes : « Tu seras un héros , tu seras général, Ambassadeur de France, Victor Hugo, c’est ta mère qui te le dit » Quelle mère n’a pas rêvé le meilleur pour son fils ? Mais l’amour de cette mère russe, pour Romain, est sans limite, extravagant et passionné. Elle se sacrifie pour donner à son fils la meilleure éducation et des cours en violon, danse, peinture, chant et escrime, d’abord, à Wilno en Pologne ( Actuelle Vilnius), puis à Nice où son amour démesuré de la France l’a conduite. C’est la promesse, pour son fils à l’aube de sa vie, d’une vie extraordinaire.
Pour Romain, c’est aussi une promesse à tenir, une obligation de réaliser les rêves de sa mère. Il puisera dans son souvenir l’énergie nécessaire pour surmonter tous les obstacles-« J’ai été soutenu ainsi par un souffle et une volonté plus grands que la mienne, et ce cordon ombilical communiquait à mon sang la vaillance d’un cœur trempé mieux que celui qui m’animait »- et devenir militaire, héros de la guerre, ambassadeur de la France et écrivain célèbre. « Je devais un jour opter pour la littérature qui me paraissait le dernier refuge de tous ceux qui ne savent pas où se fourrer » n’est pas le moindre trait d’humour de ce roman autobiographique. « Je lui dois ( à l’humour) mes seuls instants véritables de triomphe sur l’adversité »
Romain Gary nous livre aussi sa réflexion philosophique sur les êtres et la vie. C’est un gage d’espoir pour tous ceux qui veulent aller de l’avant « je n’ai pas démérité, j’ai tenu ma promesse et je continue ».
Ensuite avec Christian, nous avons pu échanger nos impressions à propos de ce livre. Si FRAPPE-TOI LE CŒUR d’Amélie Nothomb évoque la relation mère-fille, ici LA PROMESSE DE L’AUBE traite la complexité du lien mère-fils et Charline et Elisabeth nous ont donné un éclairage plus psychanalytique sur le sujet.
Ensuite, Patricia nous a parlé avec enthousiasme du roman policier ORIGINE de Dan Brown 2017. Un scientifique qui se prépare au musée de Bilbao à dévoiler nos origines, d’où l’on vient et où l’on va est mystérieusement assassiné. Alors notre héros Robert Langdon part mener l’enquête à Barcelone. Les nouvelles technologies employées ont impressionné Patricia.
M. Christine nous a apporté LA VIE EN SON ROYAUME ( 2017) : Christian Signol y rend un hommage émouvant aux médecins de campagne, en racontant l’histoire de ce jeune médecin qui fait le choix de s’installer dans une maison de santé dans un village du Limousin, magnifique région mais aussi désert médical. Une infirmière dévouée viendra l’aider et lui apporter du réconfort.
CHANSON D’UNE VILLE SILENCIEUSE : (2018 ) Olivier Adam a écrit l’histoire d’une jeune fille qui part à la recherche de son père , un chanteur célèbre qui a quitté sa famille nous dit Jocelyne.
L’ENFANT AUX YEUX BLEUS ( 2017 ) de Danielle Steel . De retour d’une dangereuse mission humanitaire, Ginny erre seule et désoeuvrée à New York quand elle croise le regard bleu perçant d’un enfant transi de froid et affamé. En lui venant en aide, elle va trouver un sens à sa vie… Un livre aussi apprécié par M.Christine.
La grande et la petite Histoire nous ont intéressés ce mois-ci avec des documentaires et des témoignages historiques comme :
ET MOI JE VIS TOUJOURS : livre posthume de Jean d’Ormesson 2018. Régine nous en parle : L’histoire embarque le lecteur de la période des cavernes jusqu’au monde moderne. Au gré de son imagination, Jean d’ Ormesson nous raconte les avancées de l’homme et pose un regard sur le monde et l’histoire de l’humanité. Une vitalité de l’écriture, des chapitres courts et un livre impressionnant de découvertes…
BROUAGE- QUEBEC : C’est l’histoire de la colonisation, de la naissance du Canada qui a été lue par Christian et Jocelyne.
L’HERITAGE D’UN ROI : Celui qui s’intéresse à l’histoire de France et se laisse entraîner par l’ésotérisme sera attiré par ce roman de Jérôme Manierski On y découvre une histoire dans l’Histoire « l’héritage de François 1er » au travers de l’architecture du XVIème siècle et de ses énigmatiques signes nous explique Charline.
DE DIEN BIENPHU A KOWEIT CITY, un témoignage du général Schmitt apporté par Christian.
Nous avons aussi choisi des romans à caractère historique comme :
RENDEZ-VOUS AU PRE-AUX-CLERCS de Jean- François Zimmermann 2017. A l’époque de la Fronde au XVIIème siècle, le comte Christophe de Courcelles a des fils jumeaux : le premier né rejoint les mousquetaires du roi et le second doit faire une carrière ecclésiastique. Mais sont-ils réellement jumeaux ? se demande Jocelyne. Charline qui a emprunté le roman nous donnera son avis sur cette intrigue le mois prochain…
CERTAINES N’AVAIENT JAMAIS VU LA MER : roman américain de 2012 apporté par Elisabeth : L’histoire de ces japonaises qui ont quitté leur pays au début du XXème siècle pour venir épouser aux Etats-Unis un mari qu’elles n’avaient pas choisi. Des vies d’exil et de désillusions que nous décrit si bien l’auteure Julie Otsuka avec une technique de narration poétique originale.
LES QUATRE SAISONS de Laurel Corona 2009 : Une exceptionnelle et fidèle amitié amoureuse entre le musicien prêtre Vivaldi et la jolie Maddalena à Venise sur fond de musique (de Vivaldi ) et atmosphère de carnaval féérique proposée par Martine.
Le club lecture se réunira le mardi 20 mars dans la douceur du printemps revenu…
Mais n’oubliez pas, nous fêterons avec Ardeur Le Printemps des Poètes à l’UTEL le jeudi 22 mars après-midi lors de notre 2ème Cercle Littéraire !
D’ici là, bonnes lectures !
Véronique
Parrainage