Compte-rendu de la réunion du club lecture du 23/05/17

La littérature ne connaît pas de frontières… Victoria Hislop

 

Nous étions 14 ce mardi 23 mai 2017 à nous pencher sur le beau roman de Victoria Hislop L’île des oubliés . Nous avions choisi d’échanger nos impressions à propos de ce best-seller car la plupart d’entre nous l’avait lu et apprécié.

Son auteure Victoria Hislop, britannique née en 1959, était à l’origine journaliste à Londres et venait en Crète pour ses vacances. L’été 2001 , elle découvre dans un guide touristique l’île de Spinalonga, forteresse crétoise inhabitée qui au 20^ème siècle aurait abrité une colonie de lépreux. Elle décide de s’y rendre et tout de suite a un coup de foudre pour le lieu et son histoire. Elle raconte … De 1903 à 1957…des centaines de malades ont vécu là enfermés, isolés de tout avec interdiction de voir leurs familles. Certaines habitaient juste en face de l’autre côté de la rive. L’image de ce déchirement m’a donné envie d’imaginer la vie des habitants de Spinalonga. Je suis rentrée et me suis mise frénétiquement à faire des recherches. En 1 an, mon premier roman était bouclé… Mais il lui faut trouver un éditeur…

Ce livre paraît en 2005 et Victoria Hislop reçoit le Prix de la révélation littéraire en Grande Bretagne. Il sera traduit en 26 langues et vendu à plus de 2 millions d’exemplaires à travers le monde. Une série télévisée en sera même tirée en Grèce et ce roman donnera ainsi une nouvelle impulsion à l’activité touristique de la région.

En exposant nos différents ressentis, nous avons vu que ce qui nous plaisait dans ce livre , c’est que des personnes victimes d’exclusion, face à l’adversité (la lèpre), puissent construire au sein de l’île de Spinalonga un havre de vie, de lumière, de solidarité et … de paix( En effet, même les troupes nazies n’oseront jamais aborder l’île durant la 2^ème guerre mondiale !). Ce roman ne tombe pas dans le pathos car finalement la lèpre n’est pas réellement le sujet du livre. Victoria Hislop peint davantage à travers cette saga familiale , de façon vivante et touchante, la vie quotidienne des personnes confrontées directement ou indirectement à la maladie. Et même si l’histoire verse un peu dans le mélo, les héros imaginés par Victoria Hislop restent très attachants pour les lecteurs car ils font preuve de beaucoup d’humanité et de bienveillance.

L’écrivaine anglaise s’est beaucoup documentée et elle a su mêler subtilement et de façon positive fiction et faits avérés( historiques comme médicaux), le tout avec une belle écriture fluide.

Nous conseillons donc de lire ou relire cet été ce bouleversant roman, riche de ses valeurs positives comme la solidarité et la résilience. C’est aussi une invitation au voyage dans une très belle région d’Europe : la Crète.

Victoria Hislop a continué d’écrire des romans. Elle se dit inspirée par les pays méditerranéens et elle se sent profondément européenne. On peut lire ses autres ouvrages comme Le fil des souvenirs, Une dernière danse, Cartes postales de Grèce, Une nuit en Crète.

A ce très beau roman L’île des oubliés , nous ajoutons nos livres coups de cœur du mois de mai :

Immortelle randonnée, Compostelle malgré moi de Jean Christophe Rufin. Si l’envie vous prend en ces beaux jours de suivre le Chemin de Compostelle, lisez ce carnet de route de l’académicien J.C Rufin. Décidant de faire un break dans sa vie, par delà toute spiritualité, il choisit le Chemin du Nord réputé difficile. Au fil de ses réflexions et observations, il nous fait progresser sur le Chemin à travers différentes provinces d’Espagne et différents paysages. L’auteur fait aussi des rencontres, dressant des portraits cocasses et petit à petit devient un vrai Jacquet ! C’est un récit de voyage plaisant à lire, plein d’anecdotes et d’autodérision. Jean Christophe Rufin a l’art de nous faire vivre, ressentir, éprouver son aventure de 800 kms sans fatigue et lassitude pour nous. Pour un peu, on se laisserait tenter…

La carte postale de Leah Fleming : Début des années 2000, en Australie, Mélissa Boyd se voit confier une mission par son père mourant : retrouver cette élégante anglaise qui 60 ans plus tôt l’a confié à une famille de fermiers australiens, alors qu’il n’était qu’un petit garçon. Seul indice, une carte postale et ces mots Maman rentrera bientôt…

Une femme de Janine Boissard : Pour la première fois, cette écrivaine raconte sa vie de femme, d’épouse, de mère. Une vie pleine de rebondissements, d’aventures avec ses bonheurs et ses déchirures, avec l’amour toujours présent. Un récit joyeux et intime à la fois, surprenant et optimiste .

Le moulin de la dérobade d’Annie Degroote : A l’aube du 20^ème siècle, un suspense généalogique en Bourgogne et en Flandres, autour d’un moulin disparu et de son étrange propriétaire…

Ma mère cette inconnue : L’auteur Philippe Labro écrivain et journaliste a plus de 80 ans aujourd’hui. Son livre Le petit garçon évoquait son enfance et surtout son père de façon romancée. 27 ans plus tard, il publie un récit sur sa mère. Pourquoi ? Sa mère Netka décédée en 2010 à 99 ans était un modèle de bonheur, d’attention et d’amour pour toute sa famille. Mais qui était-elle réellement, quelle blessure cachait-elle ? Philippe Labro entreprend de mieux connaître les origines de Netka en l’interrogeant d’abord. Il lui faudra chercher lui-même, deviner, interpréter car sa mère se livre peu ayant délibérément choisi d’oublier son passé pour se construire dans l’amour des siens. Philippe Labro, homme sensible et fragile, rend ici un bel hommage à sa mère secrète et résiliente et pose ces questions : cette mère si inconnue l’ai-je assez aimée ? Aimons-nous assez ceux que nous aimons ?

Nous nous retrouverons le mardi 27 juin pour faire notre plein de livres pour l’été et le bilan de notre saison littéraire à l’UTEL 2016/2017. A bientôt et bonnes lectures !

Véronique