Compte rendu de la réunion du club lecture du 20/12/16

"Un livre n’est rien qu’un petit tas de feuilles sèches, ou alors, une grande forme en mouvement : la lecture…" J.P SARTRE

Mardi 20 Décembre 2016, nous étions 9 à la Table des livres. 7 adhérentes étant absentes, occupées par les fêtes de fin d’année. Jacques W. est venu se joindre à nous et nous écouter. Pour clore l’année, un exposé a été fait sur les différents prix littéraires 2016. Notre auditeur Jacques a précisé qu’il existait aussi un prix lycéen du livre de philosophie depuis 2015.

 

 

                                      LES PRIX LITTERAIRES EN 2016

Au niveau international, l’américain Bob Dylan s’est vu décerner à 75 ans le prix Nobel de littérature. C’est le 1^er musicien à être récompensé depuis la création du prix en 1901. L’Académie suédoise a reconnu qu’il avait su créer de nouveaux modes d’expression poétique. Très doué pour la rime, Bob Dylan a écrit une véritable poésie pour l’oreille, la mêlant aux accents des musiques folk, blues, rock et country .

En France, la lauréate du prix Goncourt est Léïla Slimani, auteure franco-marocaine de 35 ans avec son roman psychologique Chanson douce. C’est son 2^ème livre et ce n’est pas une berceuse ! L’écrivaine , journaliste y transpose à Paris un fait-divers tragique survenu aux USA il y a deux ans : Un couple engage une nounou qui va petit à petit occuper une place centrale dans la famille jusqu’au drame… A travers cette œuvre, Léïla Slimani analyse certains modes de vie actuels ( dominants carriéristes et petites gens à leur service).

Le prix Goncourt des lycéens et le prix du roman des étudiants France Culture Télérama ont été attribués à Gaël Faye pour Petit pays . Ce chanteur rappeur de 34 ans franco-rwandais écrit là son 1^er roman. Il y raconte la vie d’un garçon de 10 ans, fils d’expatriés, qui mène une existence insouciante mais fragile dans ce petit pays qu’est le Burundi en proie bientôt à la guerre civile des années 1990. Ce sont les souvenirs d’un paradis perdu où la violence est un peu mise à distance car c’est une histoire à hauteur d’enfant…

Le prix Renaudot a été remporté par Yasmina Reza pour son roman Babylone. Cette femme de lettres et actrice de 57 ans y mène une enquête sarcastique et profonde : Comment une fête bourgeoise tourne au drame à cause d’un banal malentendu ? Les vies ordinaires, la solitude, le couple, l’abandon et l’exil de nous-mêmes y sont analysés.

Le prix Médicis a récompensé Ivan Jablonka pour son livre Laëtitia ou la fin des hommes. Cet écrivain, historien, sociologue y relate un fait-divers terrible : l’assassinat de Laëtitia Perrais 18 ans à Pornic en 2011. Pendant deux ans, il a rencontré l’entourage de la jeune fille, il a assisté au procès et ainsi il a étudié le destin d’une jeune fille martyrisée par la vie, lui redonnant la dignité d’une héroïne des temps modernes. La vie de Laëtitia est traitée comme un fait social.

Le Grand Prix du roman de L’Académie Française a été remis à Adélaïde de Clermont-Tonnerre pour son roman Le dernier des nôtres. L’écrivaine journaliste de 40 ans signe là son 2^ème roman d’imagination et raconte une histoire d’amour interdite au temps où tout était permis. L’histoire se déroule sur deux époques : le New York des années 70 et l’Allemagne nazie sous le feu allié en 1945. Heureusement l’histoire finit bien et l’amour triomphe, un peu de romance sur fond de secret…

Le jury entièrement féminin du prix Fémina a choisi l’auteur Marcus Malté pour son roman fleuve Le garçon .Cet écrivain français de 49 ans est d’ordinaire plus spécialisé dans les romans policiers. Mais ici, il raconte l’histoire de ce garçon quasi sauvage sans nom qui ne connaît que sa mère et les alentours de sa cabane dans le sud de la France. Le romancier va le suivre de 1908 à 1938 dans sa rencontre avec la civilisation, les hommes, la guerre. Fresque historique et roman d’apprentissage avec ce héros qui va à la découverte du monde sans défense.

Le prix Interallié a récompensé Serge Joncour pour Repose toi sur moi. Cet auteur français de 55 ans y parle de la rencontre de deux solitudes, une styliste reconnue et un agriculteur reconverti qui n’ont rien en commun sauf un problème : les corbeaux qui viennent dans la cour de leur immeuble parisien. Leurs divergences pour régler ce problème les mènent à l’affrontement mais ils finiront par apprendre à se connaître…

Le prix Patrimoines a distingué cette année Tropique de la violence de Natacha Appanah , journaliste et romancière de 43 ans originaire de l’île Maurice. Son histoire se passe sur l’île française de Mayotte, dans ce pays magnifique et sauvage, au bord du chaos, où cinq destins vont se croiser et nous révéler la violence du quotidien.

De la poésie en musique, un peu de romanesque, de la nostalgie, une certaine solitude et des faits-divers traités pour analyser la société actuelle ont été ainsi primés cette année 2016. 

 

Et voici nos livres coups de cœur du mois :

Journal d’un homme heureux : Philippe Delerm a tenu ce journal quand il avait 37 ans : Ce journal est celui d’un âge d’or, une période exceptionnelle où l’auteur vit à la campagne, où il enseigne à temps partiel, sans autre ambition que d’être bien avec sa famille, ses élèves et de prendre son Temps, le bien le plus précieux à ses yeux. Bien avant ses 1ers succès, Philippe Delerm pense n’avoir sans doute jamais été plus heureux que cette année-là…

Petit pays de Gaël Faye : Gabriel 10 ans vit au Burundi avec son père français entrepreneur, sa mère rwandaise dans un confortable quartier d’expatriés. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce petit pays d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. J’ai écrit ce roman pour crier à l’univers que nous avons existé, avec nos vies simples, que nous avions des bonheurs qui ne cherchaient qu’à le rester avant d’êtres expédiés aux quatre coins du monde et de devenir une bande d’exilés, de réfugiés, d’immigrés, de migrants… nous dit l’auteur, chanteur rappeur distingué cette année par les lycéens et les étudiants aux prix littéraires.

Au revoir là-haut de Pierre Lemaître : Ils ont survécu à la Grande Guerre, Albert, un modeste employé et Edouard, un artiste flamboyant devenu « une gueule cassée » .Ils comprennent vite que leur pays ne veut plus d’eux. Ils imaginent alors une escroquerie d’une audace inouïe. Un roman très bien construit au suspense haletant prix Goncourt 2013.

Un long dimanche de fiançailles de Sébastien Japrisot : Roman historique : Mathilde va chercher à comprendre ce qui est arrivé à Manech son amoureux, condamné à mort avec quatre autres soldats pendant la guerre 14/18. Elle a l’intuition qu’il est toujours vivant… Ce prix Interallié 1991 a été adapté au cinéma par J.P Jeunet en 2004.

Les chemins noirs de Sylvain Tesson, présenté en coup de cœur le mois dernier par Jocelyne, a passionné Sylviane qui en a dit beaucoup de bien !

Notre prochaine réunion aura lieu le mardi 24 janvier 2017. Nous entrerons dans l’univers de l’auteure américaine Tracy Chevalier et ses beaux personnages féminins. En attendant, bonnes fêtes de fin d’année, bonnes lectures et à bientôt…                                      

Véronique