Voix du Nord - CÉCILE DEBACHY et SAMI BELLOUMI (photos). Publié le 27/04/2016
Il y a dix ans, Ociné ouvrait ses salles obscures à Maubeuge. Un renouveau pour le cinéma sambrien, installé à l’Horloge fleurie, promesse de nouveaux espoirs pour le site du centre-ville. Un anniversaire fêté cette semaine au multiplexe, occasion de faire le bilan avec son directeur, Arnaud Garchery.
Dix ans d'histoire
- 2016 Eric et Ramzy à Maubeuge
- 309 000 visiteurs : une belle année
- 2015 : Kev Adams fait un tabac
- 2014 carton plein pour Dany Boon
- Une locomotive sans wagons
- Le site d'Ociné Maubeuge
- Ocine sur Facebook
« Se battre plus qu’ailleurs »
« Ici, il faut se battre plus qu’ailleurs », assure le directeur d’Ociné, lorsqu’on lui parle des derniers bons chiffres d’exploitation. Avec un pouvoir d’achat en perte de vitesse, et un bassin économique particulièrement touché par la crise, la gestion est parfois difficile. Avec un taux de fréquentation de trois films par an (contre 5 à 6 pour la moyenne nationale), le gérant se veut pourtant optimiste. « On se dit qu’on a une belle marge de progression. » Depuis dix ans, l’homme tente de respecter une ligne de conduite : « S’adresser à tous ». Comédies, blockbusters, films d’art et d’essai, ou opéra-concert : le cinéma n’a pas à rougir avec une programmation qui reste variée.
Dany Boon superstar
Qu’ils soient connus comme Kev Adams, Éric et Ramzy, Bernard Campan, ou plus discrets comme Stéphane Cazes ou Michel Vaujour, plusieurs artistes ont foulé le sol du multiplexe sambrien. Parmi eux, un habitué, le Nordiste Dany Boon, a même inauguré le cinéma en mai 2006. « La dernière fois qu’il est venu, il m’a dit : Mais c’est moi qui ai inauguré ce ciné ! Je me souviens. J’ai trouvé ça sympa, après tout, il va dans combien de cinémas chaque année ? », sourit Arnaud Garchery. À trois reprises l’acteur est venu rencontrer ses fans sambriens, toujours au rendez-vous. Si « Dany » « très facile, professionnel », donne, les spectateurs le lui rendent bien. En 2008, lors de la sortie de Bienvenue Chez les Ch’tis, la cité ne déroge pas à la règle. « Le film a fait 20 millions d’entrées en France, et 60 000 chez nous, dont 40 000 rien que la première semaine ! » Plus qu’un succès, un « véritable phénomène ». « Je me souviens de ce couple de 45-50 ans qui voulait le voir un dimanche après-midi. Il ne restait plus qu’une séance à 22 h, ils m’ont dit, d’accord, de toute façon il faut qu’on le voie ! »
Un film qui, comme dans beaucoup d’autres complexes, a marqué le personnel. « Durant trois semaines, c’était de la folie. Je n’ai pas pu prendre un jour de repos. À la fin de la première semaine, au kiosque, il ne nous restait plus rien, juste de l’eau, on attendait d’être livré. » Depuis, chaque nouveau film de Dany Boon, tous sont très prévoyants. Alors pour fêter les dix ans, l’hommage à l’acteur de Ch’Nord sonnait comme une évidence.
2012, la révolution
En 2012, le passage au numérique s’achève. Il a commencé fin 2009, peu de temps avant la sortie d’Avatar. Une révolution pour Arnaud Garchery. « Ça reste un des moments les plus forts, car il ne s’agissait pas d’évolution mais de révolution. Jusque-là, on faisait du cinéma comme au temps des frères Lumière, même s’il y a eu la couleur, le parlant, le principe était le même. » Oublié les bobines vieillissantes. Les films, parfois activés via une clé codée le jour de leur sortie, sont diffusables partout simultanément. « Des projections plus simples et plus belles pour les spectateurs. » Pour les puristes, des séances en 35 mm sont encore assurées ponctuellement, comme c’est le cas cette semaine.
Souhaits d’avenir
Timide, le patron d’Ociné Maubeuge, quand on lui demande ses souhaits pour les années à venir. Évidemment, il est question de fréquentation, mais pas seulement. « Si on évoque le côté festif, j’espère que Dany Boon viendra présenter Raid Dingue, son prochain film tourné en ce moment en Belgique. » Cinéphile, le directeur souhaite continuer d’accueillir des acteurs locaux, associatifs, et réalisateurs peut-être moins connus du grand public. « On a déjà accueilli Laurent Cantet, qui a reçu la Palme d’or à Cannes. C’est une chance de pouvoir accueillir des réalisateurs de talents et d’échanger comme ça à Maubeuge. »
Des changements en réflexion
Quelques coups de peinture, l’installation de guichets automatiques cette année... Les changements en dix ans ne sont pas flagrants. « On a un bel écrin, fonctionnel, mais on ne peut pas rester vingt ans sans rien changer », rassure Arnaud Garchery, qui envisage d’effectuer quelques modifications d’ici 2018. Le projet est en réflexion. Quant aux débats, soirées filles, concerts, rencontres avec les artistes, expositions, que l’on se rassure, ça, ça ne changera pas
Au programme de cette semaine anniversaire
Cinq euros la séance
À partir de ce mercredi et jusqu’au mardi 3 mai, le cinéma maubeugeois fête ses dix ans. Pour l’occasion, des tarifs préférentiels sont appliqués : 5 € la place pour tous les films, hors 3 D (6,30 €), et 3 € la place pour les adhérents Ocinéphile.
Replay Dany Boon
Le Nordiste Dany Boon sera à l’affiche toute la semaine avec la rediffusion de ses films (tarif spécial 12 € pour les quatre séances) :
Vendredi 29 avril, à 20 h, Bienvenue chez les Ch’tis.
Samedi 30 avril, à 16 h, Rien à déclarer.
Dimanche 1er mai, à 18 h, La Maison du bonheur.
Mardi 3 mai, à 16 h, Supercondriaque.
Soirée spéciale
Elle aura lieu ce vendredi 30 avril, avec la projection de Bienvenue chez les Ch’tis. Des animations seront proposées et des lots seront à gagner (places, affiches dédicacées, et six mois de cinéma).