Faisant fi de l'Europe géographique, le propos consistera à examiner comment l'Europe et la Russie se sont perçues, comprises ou mal comprises, entendues ou mal entendues durant les siècles passés et plus précisément depuis la fin du XVIIéme siècle, début du règne de Pierre le Grand.
La question de l'européanité de la Russie est soulevée depuis lors et le regard de l'Europe occidentale fut longtemps empreint de méfiance,voire d'hostilité envers un pays considéré comme à l'écart de la civilisation.
N'oublions toutefois pas que cette contrée, qui ne s'appelait pas encore la Russie, nous envoya une reine, Anne de Kiev, laquelle épousa Henri 1er en 1051 et fut reine de France jusqu'en 1060.
Ayons aussi à l'esprit ces vers de Pouchkine célébrant la statue de Pierre le Grand, le Cavalier de bronze,commandée par Catherine II au sculpteur français Falconet et qui se dresse à Saint-Petersbourg :
"Nature ici nous enjoint de percer
une fenêtre ouverte sur l'Europe
en prenant pied fermement sur la mer "
Fascination et répulsion, progrès et retard ont marqué cette histoire somme toute commune.