Le film relate la quête éperdue d'un père à la recherche de sa fille disparue brutalement lors d'un rassemblement country dans la campagne française. Il y entraîne, obsessionnellement au fil des années, son jeune fils en sacrifiant tout : vie de famille et professionnelle, cercle des amis, biens matériels et ce, jusqu'à la mort. Ce film, plutôt décousu, truffé d'erreurs historiques et de poncifs, nous interpelle néanmoins sur le plan humain .

En effet, les familles n'ont rien vu venir et cela résonne en nous avec une certaine angoisse. La plupart des familles concernées par des jeunes partant au djihad découvrent trop tard l'embrigadement de leurs adolescents, même si des signes ténus auraient pu alerter: silences, prises de distances avec les amis et le mode de vie occidental, étude spécifiques...  Elles sont détruites par ce départ et en gardent des séquelles ineffaçables. Nous nous interrogeons sur les limites de cette quête solitaire qui va au-delà du raisonnable.

Quel est le rôle des services de police dont l'enquête est à peine évoquée ?

Comment les services de l'état gèrent ces dossiers et jusqu'où peut-on aller pour récupérer des candidats au djihad qui ne craignent même pas la mort ?

Quelles sont les causes de l'adhésion au djihad pour des jeunes occidentaux? Amour aveugle, envoûtement, désir de sauver les opprimés...

Malgré tous les défauts ou les carences du film, sont mises en exergue la grande qualité de la musique et surtout la performance des acteurs principaux : Finnegan Oldfield et mention spéciale pour François Damiens , époustouflant dans un registre inhabituel.

Ce film parabole, malgré les anachronismes, tente de resituer l'action dans un contexte avéré ( attentats, guerres, crises migratoires )

Une réconciliation, un retour à la paix sera-t-il un jour possible? Actuellement cela avive plutôt le racisme et l'incompréhension entre les sociétés et les peuples.

Les retrouvailles muettes entre le frère et la soeur, ( fin quelque peu «  à l'eau de rose »après tant de péripéties) laissent entrevoir un espoir ténu mais souligne aussi le fossé infranchissable qui s'est creusé entre les civilisations. La paix ne pourra s'envisager qu'à l'aune de l'éradication du fanatisme.

Marie