Les premières traces de peuplement de l'Iran actuel remonte à 7 000 voire 10 000 ans.
Toutefois la première civilisations pré-arienne , celle d' l'Elam, mentionnée dans la Bible, est datée du IV° millénaire. Le royaume élamite, dont la capitale était Suse s'est établi à l'embouchure du Tigre au Sud-Ouest de l'Iran actuel. A son apogée ( XII°s. av. JC) , l'Elam aurait conquis Babylone, sa rivale avant de succomber devant la puissance de Nabuchodonosor. Le royaume élamite se reconstituera quatre siècles plus tard avec à son service des mercenaires venus de l'Est, les Aryens. Ce terme signifie "nobles". Ils appartenaient à trois grandes branches: les Parthes, les Mèdes et les Perses. Les plus brillants, les Mèdes, se trouvent à l'origine des Kurdes actuels.
Au VI° siècle av. JC, l'empire achéménide se constitue et Cyrus II, que l'on nommera le Grand, va unifier Mèdes et Perses. Il s'emparera de Babylone et fondera l'empire iranien ( Iran signifiant "terre des Aryens"). Depuis lors le nom d'Iran sera utilisé par les Iraniens, concurremment avec celui de Perse plutôt employé par les étrangers. Cyrus le Grand meurt en 530 av. JC et sa vie est devenue une légende. Le British Museum de Londres conserve "le cylindre de Cyrus", charte des libertés, religieuses et de vie, selon ses principes parfois considérés comme précurseur de la Charte universelle des Droits de l'Homme.
La religion des Achéménides était le mazdéisme. Plus que son fondateur, Zarathustra ( environ XV° siècle av. JC) en fut le réformateur. Il est souvent considéré comme le premier fondateur d'une religion monothéiste même si les anciennes divinités du panthéon indo-européen n'ont pas toutes été éliminées mais plutôt transformées. Zoroastre, selon son nom grec, prônait le bien penser, le bien agir et le bien vivre.
L'empire iranien connut sa plus grande expansion sous le règne de Darius (522 - 486 av. JC). Ce souverain entreprit des travaux considérables, fondation de Persépolis et construction de grandes routes. Il invente le darique, monnaie en or qui se répandit dans tout le Moyen Orient.
Durant les guerres médiques, la Perse fut occupée pendant deux siècles par Alexandre et ses généraux.
Les Parthes ont symbolisé le retour à l'iranité avec la dynastie des Arsacides dont Mithridate 1° (171-135 av. JC) fut le premier véritable empereur , shah-in-shah. On lui doit une sorte de "grande charte", contrepoids au pouvoir absolu et manifeste de tolérance. Un nouvel empire, l'empire sassanide, est fondé en 200 ap. JC. Les invasions arabes surviendront au VII° siècle. Le dernier des empereurs sassanides, le shah Khosro, est sommé par Mahomet de se convertir. Le second calife , Omar, s'empare de l'Iran où vivent des Zoroastriens et de nombreux chrétiens ( environ 30% de la population). La langue iranienne se voit interdite et l'islam s'impose. De nombreux iraniens sont déportés en Arabie et réduits à l'esclavage. Le calife Omar sera assassiné par Firouz Nahavandi auquel un mausolée rend hommage encore aujourd'hui. La question de la succession du prophète va se poser. Ali, le quatrième calife, cousin et gendre de Mahomet car époux de Fatima, est le père des seuls petits enfants du prophète, Hassan et Hussein. Celui-ci épousera la fille de Khosro. Hussein sera tué à Kerbala en combattant les armées du calife désigné, Yazid. Les chiites commémorent chaque année cet évènement car ils représentent le parti (shia) d'Ali. Selon eux, la direction de la communauté musulmane doit revenir aux seuls descendants de Mahomet, ce que celui-ci aurait confié à Ali. Nous trouvons là le fondement de la contestation religieuse des Iraniens et de leur anti-arabisme. A noter que la langue persane indo-européenne s'écrit avec l'alphabet arabe.
En 1500, la retraite des Arabes est totale. En s'alliant avec les Byzantins puis les Ottomans, l'Iran retrouve sa puissance. L'Etat se réunifie et s'opposera victorieusement aux Ottomans en 1740. Le chiisme est le vecteur de son identité.
En 1979, la révolution islamique mettra fin et sans espoir de restauration à une monarchie pluriséculaire.
Patrick
- Houchang Nahavandi,
- ancien recteur des universités de Chiraz et Téhéran a été ministre du Développement de 1964 à 1968 et de l'Enseignement supérieur de septembre à octobre 1978.
- Il a écrit:
- " Iran, deux rêves brisés " (Albin Michel)
- " Le Dossier noir de l'intégrisme islamique " (Nouvelles Éditions Debresse)
- " Le Voile déchiré de l'islamisme " (Première ligne) et, avec Yves Bomati
- " Shah Abbas, empereur de Perse " (Perrin), couronné par l'Académie française en 1999
- " Révolution iranienne, vérité et mensonges " (L'Age d'Homme).
- " Les grandes figures de l'Iran " (Perrin) avec Yves Bomati.
- Il vit à Bruxelles où il s'est installé quittant l'Iran après la Révolution.