Jeudi 7 novembre 2024 - Ciné Discussions - 14h30 - " Dahomey" - Mati Diop - 2024 - Chez Ociné

 

« Dahomey » est un documentaire franco-sénégalais-béninois de Mati Diop, réalisatrice et actrice franco-sénégalaise née à Paris en 1982. Il remporte l’Ours d’or à la Berlinale de 2024.

Le film est consacré à la question de la restitution de biens culturels pillés par la France au XIXe siècle dans le royaume aujourd’hui disparu du Dahomey (actuelle république du Bénin). à partir du rapatriement en 2021 de 26 trésors royaux dans leur terre d’origine, s’élabore une passionnante réflexion sur l’Afrique, la colonisation et l’histoire des civilisations.

Durée 1h08.

 

Dahomey

 

 

« Dahomey »

Ciné-discussion le jeudi 7 novembre 2024 à Ociné Maubeuge

 

 

« Dahomey »

Ciné-discussion le jeudi 7 novembre 2024 à Ociné Maubeuge

 

« Dahomey » est un film sorti en septembre 2024 et réalisé par Mati Diop, une jeune cinéaste franco-sénégalaise dont c’est le deuxième long métrage. Le film a reçu l’Ours d’or au dernier festival de Berlin. Il relate le retour à Cotonou, en novembre 2021, de 26 trésors de l’ancien Royaume du Dahomey qui avaient été pillés, en même temps que des milliers d’autres, par les troupes du colonel Alfred Dodds lors de la colonisation française en 1892.

Le film suit le départ des œuvres, depuis le musée du Quai Branly-Jacques Chirac, précautionneusement emballées dans des caisses en bois, leur transfert en avion et leur installation au Palais présidentiel du Bénin, dans la liesse générale. Tout au long de ce cheminement, on entend la voix spectrale de la statue du roi Ghezo, vivante et sensible, accompagner le retour aux origines. Le film se poursuit par un débat entre étudiants de l’Université d’Abomey Calavi, près de Cotonou, sur le sens à donner au retour de ces trésors. Les participants à la discussion, souvent difficile à suivre, ont été spécialement sélectionnés par la réalisatrice pour le film, afin de mettre en exergue la jeunesse béninoise.

Le film, d’une durée de 68 minutes, apparaît étrange car c’est un documentaire sans l’être vraiment. Il introduit de la poésie, du fantastique et de l’onirique dans le réel. Plein de sensibilité, il traduit le ressenti, la douleur, l’espérance de cette jeunesse à la recherche de ses racines. C’est une œuvre artistique en soi de Mati Diop.

La réalisatrice a déclaré avoir « voulu donner une voix aux trésors rendus au Bénin ». Effectivement, le fim déroule un récit d’un point de vue exclusivement béninois. Est-ce un film hostile à la France ? On assiste plutôt aux retrouvailles d’une population, spécialement sa jeunesse instruite, avec ses ancêtres, avec l’âme du pays. Certains de ces jeunes réclament la restitution de la totalité des œuvres pillées et pas seulement les 26 en cause.

Des spectateurs auraient aimé davantage d’éléments factuels et de précisions sur les différentes œuvres restituées, sur les motivations des choix opérés. La loi française stipule que les œuvres détenues dans la totalité des musées nationaux de notre territoire sont inaliénables. Aucune loi générale autorisant les restitutions n’ayant été adoptée, chaque restitution doit faire l’objet d’une décision au coup par coup par le biais de la promulgation d’une loi spécifique. Ce fut par exemple le cas pour la Vénus Hottentote, rendue à l’Afrique du Sud. Madagascar a obtenu la couronne d’une reine et réclame à présent le crâne d’un roi conservé au musée de l’Homme.

Quel sera le sort des trésors au Bénin ? Un musée, comme cela a été prévu, est-il le lieu adéquat pour les présenter au public alors qu’ils portent une dimension religieuse ? Les réinstaller dans leur lieu d’origine, en plein air, n’est-ce pas les condamner ? Cette réflexion rejoint la problématique plus générale du retour au pays des œuvres spoliées par les pays colonisateurs.

                                                                                   Cécile Sobieski-Dehon

 

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