Marche à Vieux-Reng 3 juillet 2024
Ciel gris
La rivière est grise ;
La route est grise ;
Tout est gris.
Pas très joyeux tout cela.
Nous avançons pas à pas.
Heureusement, la convivialité, le plaisir de se retrouver
Nous font oublier que le soleil nous a boudés.
Le temps en était peut-être la cause. Peu importe.
Lorsque nous allons marcher, nous rechargeons nos batteries,
C’est un bol d’air pour le corps et l’esprit.
Pour beaucoup de marcheurs, nos mercredis sont attendus avec impatience.
Dans nos paysages de l’Avesnois, quoi de mieux pour méditer,
Se ressourcer, s’aérer ?
Et puis, le soleil reviendra,
N’en doutez pas.
Ann Mary
Vieux-Reng
1 163 hectares. Altitude 123 mètres. En 2021 : 907 habitants : "Les Vieux-Rengtois".
D’après les fouilles qui ont été entreprises c’était une station préhistorique puis gallo-romaine et enfin franque. Le nom même indique une fortification. "Reng" vient du nom "ring" : circonvallation, dans les langues germaniques, une circonvallation étant une ligne établie par l’assiégeant d’une place pour se garder contre une armée se portant au secours des assiégés".
Le village dépendait autrefois de l’abbaye d’Hautmont et aussi des seigneurs d’Avesnes, qui se disputèrent longtemps les privilèges seigneuriaux. On voit encore aux environs de l’église une ferme ancienne et les vestiges d’un moulin, possessions de l’abbaye. L’ensemble avec la petite rivière qui coule au milieu des vieux murs, surmontés parfois de tourelles, ne manque pas d’un certain pittoresque. Cette rivière, la Trouille, qui parcourt 8 km sur le territoire français prend sa source au hameau de Lameries pour rejoindre la Haine à Mons. La Haine est un petit affluent de l’Escaut. Elle a donné son nom à la Région du Hainaut.
L’église est dédiée à St Cyriaque.
Elle date duXVIIème siècle et a été restaurée en 1868.
Cette église abrite plusieurs pierres tombales rappelant le souvenir des curés du lieu et des principaux censiers de la Cour aux XVIIème et XVIIIème siècles.
La ligne de la Trouille et le camp de Givry :
Au moment du siège de Mons, Louis XIV avait fait établir une ligne de défense qui suivait la vallée de la Trouille depuis Mons jusqu’à Erquelinnes. Elle profitait des accidents de terrain et d’anciennes fortifications comme le camp romain de Rouveroy.
Des vestiges de cette ligne Maginot de l’époque se voient encore aujourd’hui. Ils sont visibles au-dessus de la rive gauche de la Trouille entre l’étang du Peignage, la Foulerie et le CD 159 où l’on suit les deux lignes de retranchement avec leurs redans et les cavaliers de la ligne haute.
En 1692 le roi passa sur cette ligne une revue qui fut célèbre et qu’on appela la Revue du camp de Givry. A vrai dire, elle s’étendit bien au-delà du village belge de ce nom. Les troupes françaises étaient massées dans la vallée de la Trouille depuis Mons jusque près de Jeumont. Le poète Jean Racine, qui était alors l’historiographe du roi, a donné un récit de cette revue somptueuse, qui ne manqua pas de le fatiguer :
"Je commençai à onze heures du matin à marcher. J’allai toujours au grand pas de mon cheval, et je ne finis qu’à huit heures du soir. Enfin, on était deux heures à aller d’un bout d’une ligne à l’autre. J’étais si étourdi d’entendre tambours, trompettes et cymbales, si ébloui de voir briller des épées et des mousquets que je me laissai conduire par mon cheval sans avoir d’attention à rien. J’eusse voulu, de tout mon cœur, que tous les gens que je voyais eussent été dans leur chaumière ou dans leur maison, avec leur femme et leurs enfants, et moi dans ma rue des Maçons, avec ma famille…".