"Moka" de Frédéric Mermoud - 2016
d'après le roman de Tatiana de Rosnay
Compte rendu
71 participants
Le film, porté par le jeu de deux actrices magistrales Emmanuelle Devos et Nathalie Baye, nous interpelle : y a -t-il une morale qui vaille face au chagrin incommensurable de la perte accidentelle d'un enfant ?
L'enquête tenace de la mère pour retrouver le chauffard responsable de la mort de l'adolescent, coupable en sus d'un délit de fuite, nous entraîne a priori sur la piste d'une vengeance froide et calculée.
Les personnages masculins du film semblent être confinés aux mauvais rôles : policiers inexistants, père en retrait, car sans doute, davantage légaliste que la mère.
Celui par qui le drame se noue : l' amant coupable à la fois de tromperie envers sa compagne, de lâcheté lors de l'accident en obligeant sa belle-fille à prendre la fuite, est démasqué à l'issue d'un long cheminement émaillé de fausses pistes.
Diane qui agissait « avec ses tripes » fait preuve d'une grande maîtrise lors du dénouement de l'intrigue. Après avoir contraint la jeune fille à avouer les circonstances de l'accident, elle humilie le beau-père venu à la rescousse en tirant à balles réelles à ses pieds et sur la voiture Moka et ce, au péril de sa vie.
Un parallèle entre les drames vécus par les mères est souligné : perte des deux enfants et trahison du compagnon.
La morale est sauve puisque la ténacité de Diane permet à l'enquête de se conclure par le passage aux aveux des coupables sans que la loi du talion prévale.
Une note d'espoir, d'apaisement à la fin du film : la rencontre émouvante avec la jeune musicienne, amie de fils décédé, qui partage avec Diane la dernière vidéo du jeune violoniste disparu.
Marie